Pour lire l'article concernant le jeudi, avec Husbands, Tricky et Black Angels notamment, ça se passe sur Visual Music.
Après l'épisode pop/rock au Silo du jeudi, Marsatac retrouve ses fondamentaux en posant son cul pour le week end au Dock des Suds, avec son chapiteau et ses deux scènes intérieures. Pour ceux qui ont raté l'article de présentation, la soirée s'annonçait assez hétéroclite, entre groove, hip-hop et électro bien tendue. Comme l'année dernière, cette première soirée au Dock des Suds s'est soldée par de nombreuses lacunes dans mon plan bien établi des concerts. Exit The Stepkids, délaissés pour retrouver la bande de copains après une chanson jouée dans une Salle des Sucres vides (20 personnes à tout casser), exit Burning House, étant pris dans les chaînages du Panzer Modeselektor, et même tarif pour The Procussions, la faute à un Vitalic pas convainquant mais à qui j'ai voulu accorder plus de confiance qu'il n'en mérite.
C'est le coeur vaillant que j'ai par contre pu assister au concert de The Pharcyde dans sa quasi-totalité. Le trio composé des membres fondateurs Imani, Booty Brown, ainsi que d'un DJ censé passer les perles jazzy de J.Dilla et J-Swift, semblait bien en forme ce soir. Epaulé par un écran passant des vidéos cocasses, les clips de la bande (dont l'excellent Drop de Spike Jonze, où la vidéo est montée à l'envers) ou encore le logo très stylé du groupe, il balaie la scène, saute, va tâter du public et claque les habituels "when I say ---- (mettre le mot court et simple de votre choix), you say ---- (mettre un autre mot court et simple de votre choix) !". Rien de nouveau sous les projecteurs, mais ça fonctionne plutôt bien. Seul reproche assez notable, comme j'ai pu le faire à Dour, le rap en concert semble se limiter aux voix des MCs et aux basses/kick bien lourds. Du coup difficile de voir des grosses différences entre les morceaux si on ne tend pas bien l'oreille et/ou si on ne les connaît pas bien. Pas de quoi chialer non plus, surtout quand le groupe nous sort une petite Dirty Harry de derrière les fagots. Pour ceux qui ne suivent pas dans le fond, cette chanson vient de Gorillaz, et c'est Booty Brown qui a posé ses délicates proses sur le beat de Dan Albarn et sa clique.
Pas le temps de pavoiser, on se positionne pour se faire ravaler la face par le duo teuton Modeselektor, que j'ai raté deux fois tout en étant sur les lieux. Ma frustration et mon attente n'auront pas raison de mon plaisir, puisqu'ils allument la mèche d'entrée de jeu et bourrinent nos crânes tranquillou, l'air de rien. Monkeytown est évidemment à l'honneur, mais c'est avec plaisir qu'on discerne de temps à autre un bon Black Block, un Kill Bill Vol. 4 ou encore Sucker Pin. Le set est très très propre, c'est mixé avec beaucoup de savoir-faire et on se prend charge sur charge dans la gueule sans savoir d'où ça vient. Sebastian Szary s'amuse avec son micro qui lui déforme la voix, comme un gamin qui découvre le potentiel de l'hélium. A trop dire que ça tabasse, on en oublie de préciser que l'IDM du groupe est bien adaptée au live, tant la complexité des constructions et des mélodies viennent allègrement triturer la moindre neurone avec beaucoup de bon goût. Sur la fin le même Sebastian sort carrément la bouteille de champ' pour conclure un set de luxe, qui confirme tout le bien que je pense de ces bourreaux de l'électronique. J'ai jamais autant aimé me faire violenter.
Après avoir joué la chose de ces messieurs, on se sent un peu sonné, perdu, et les peu enthousiasmants St Lô ne semblent pas être une solution. Du coup petite pause pour se remettre de ses émotions, et on va directement se replacer pour Vitalic et son "VTLZR" dont le show lumineux est vanté comme étant un spectacle à part entière. Sans aller aussi loin, quand le mur de lumières s'éclaire derrière le chauve, son claviériste et son batteur, on prend une petite claque dans la gueule il est vrai. Au fil du concert on relativise franchement l'intérêt du truc, d'autant plus avec la linéarité des morceaux passés. Du gros boum boum classique, sympathique et dansant par moment, juste chiant et répétitif la plupart du temps. On apprécie un inattendu Wooo suivi par Valetta Fanfares, tous deux issus de son meilleur album à mon sens, duquel il s'est un peu trop éloigné ces dernières années. Des titres de Flashmob font cependant bien le taff, notamment le légèrement putassier One Above One ou Second Lives. On ne peut pas en dire autant du dernier méfait Rave Age, qui fait des dégâts en concert mais dont le côté fluokid n'emballe pas des masses (et c'est un doux euphémisme).
On se retire alors pour faire un tour à The Procussions ainsi qu'à Symbiz Sound, qui l'un comme l'autre n'arrivent à nous convaincre de ne pas aller nous coucher.
Retrouvez des photos de la soirée sur Facebook et certaines vidéos des 3 jours de concert sur Arte Live Web.
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Crédit photos : Banks (Arnaud Sibilat)
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