lundi 5 mai 2014

Electrogramme : Analyse de l'electro du top 50


Depuis que les Black Eyed Peas ont arrêté les frais et que le dubstep a retrouvé sa renommée d'antan, je ne m'étais plus vraiment penché sur l'électro qui rapporte. Grâce au sacré-saintes chaînes diffusant les mêmes clips en boucle - type D17 et NRJ12, tout un programme - j'ai pu mettre à jour mon pokédex de la musique à boom boom. En esquivant le constat alarmant que tout titre targué d'electro-house emprunte négligemment dans le pire de l'eurodance de nos pas trop regrettées 90s, et qu'il y a eu une passation de pouvoir entre blondasses (Avicii/David Guetta pour ceux qui suivent pas), on fait quelques tristes découvertes. Florilège.

L'électroprout, ou "back in 2007"


Parce qu'il faut reculer pour mieux sauter, ou regarder dans le rétro pour mieux avancer, l'industrie de la musique sait nous pondre de merveilleux tubes pour nous rappeler ce qui marchait la décennie dernière. Tout comme l'usant Gangnam Style d'il y a deux ans, ici on joue sur des gros rythmes qui tabassent et des sonorités type tondeuse à gazon jouant un semblant de mélodie répétitive et incisive. Pour le coup on ajoute un petit clin d'oeil léger à la société actuelle : selfie + instagram + hashtag = 100% bankable. J'ai même pas osé vous parler des reprises de chansons déjà pourraves à l'origine en version electro-house, tellement ce serait tirer sur l'ambulance.

Plutôt : Quitte à écouter un truc bien pourrave daté, autant se délecter de ce qui nous faisait marrer/danser à l'époque. Un bon Cuir Cuir Moustache quoi (et sur Dailymotion svp) !

L'électropouetpouet, ou "le pet mouillé"


Nouveau genre trèèèèès prisé des producteurs électroniques du moment. Le principe est simple : vous prenez l'electroprout, vous mettez la même montée avant le drop, mais au lieu de tout lâcher et d'envoyer des gros beats bien foireux qui laissent des traces, vous préférez faire retomber toute la tension pour lâcher un vieux solo de flûte (par exemple) sur son lit de basse crasseuse. Un peu comme après un gros mal au bide usant vous arrivez enfin aux chiottes pour lâcher un pet timide, mais aux effluves radicales. Et comme à chaque fois qu'une nouvelle gamme d'étron fait son apparition, notre mouche à merde nationale s'est jetée à corps perdu dessus.

Plutôt : Quitte à être frustré et entendre du pouet pouet, je préfère de loin un bon vieux trap.

La deep-house discount, ou "et si on ressortait le sax de tonton Marcel ?"


Parce qu'il n'y a pas que l'électro qui fait boom boom dans la vie, on peut danser sur des titres moins tapageurs mais tout aussi efficaces. Surfant sur le succès du remix de Wankelmut et surtout du tube de Bakermat, la vague de deep-house qui te la met profond (deep, profond, mais putain c'est drôle !) est depuis devenu un tsunami emportant tout sur son passage. Comme si de la musique de tapette minimaliste ne suffisait pas, ces cons ont décidé de déterrer le sax pour de bon et de pondre significativement les mêmes morceaux avec son classique solo tout droit sorti d'un téléfilm érotique polonais. Je redoute le jour où les mecs vont foutre de l'accordéon sur de la techno...

Plutôt : Quitte à se frapper de la dance pour mous de la bite avec des cuivres, autant que ça soit bien. Et quitte à se taper du sax, autant que ce soit fun !

L'electro-country, ou "C-C-C-C-OMBO"


Après avoir déterré un genre qui n'aurait jamais du voir le jour, l'eurodance, nos petits producteurs amerloques (et affiliés) ont décidé de rendre hommage à un style qui fleure bon la croupe de bison et la consanguinité : la country. Quand c'est cette radasse de Ke$ha avec le mystère baveux Pitbull (sans déconner un mec moche, sans talent, sans charisme, qui baragouine un mot sur deux en espagnol niveau 6ème, il est où le subterfuge ?), ça passe encore, c'est local, ils ont le droit de patauger dans leur propre merde. Mais même le blondinet suédois s'est lancé dans le truc, en foutant ses quatre notes de synthé sur du banjo, alors qu'il vient d'un pays où l'instrument principal est le Nyckelharpa. Putain de mondialisation.

Plutôt : Quitte à subir une musique traditionnelle remodelée au "goût du jour", autant se la jouer nostalgie avec le rap bigouden de Manau.


Et non, je ne mettrai pas Stromae ici, que j'apprécie suffisamment pour ne pas lui infliger ça.

Écoutez plutôt la playlist Electrodlaballe #5

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