vendredi 16 mai 2014

Mac DeMarco - Salad Days


Avec sa casquette délavée négligemment posée sur sa tronche de branlot et ses dents écartées tels un Yannick Noah des mauvais jours, Mac DeMarco - de son vrai blaze Vernor Winfield McBriare Smith IV - n'a rien d'une rock star. Et pourtant, avec trois albums à son actif et du haut de ses 24 ans, il est devenu la coqueluche du milieu pop/rock indie, adulé par les Inrocks, consacré par Pitchfork et consorts.

Son deuxième album II avait donné la mesure d'un artiste talentueux, qui aime insuffler du groove à ses morceaux pop/rock légèrement crasseux. Pas de surprise donc de (re)découvrir sa pop roulée dans du bousin folk sur ce Salad Days, qui présente cela dit quelques particularités. Déjà le son est beaucoup plus propre qu'avant, ça grésille moins, les arrangements rappelleraient presque la dream pop chère à Beach House. Ensuite c'est surtout le calme quasi-intégral des chansons, qui érige cette nouvelle galette en hymne à la glande. Blue Boy, Goodbye Weekend et Go Easy sont autant de tubes pour paresseux, fleurant bon la sieste sur un hamac à l'ombre d'un cerisier, ballottant au gré d'une légère brise salvatrice. Même si les mots les plus utilisés dans cette chronique sont "branleur", "glandouille" et "sieste", le canadien facétieux n'est pas non plus un fainéant en matière de composition et d'écriture, comme en atteste le sublime trio Salad Days, Brothers et surtout Passing Out Pieces, qui s'impose comme le moment de classe absolu de cet album. Emporté par la coolitude de ces onze morceaux dépassant rarement les 3 minutes, on arrive aux derniers balbutiements sans comprendre comment, tant le tout glisse tout seul, sans accroc.

Un véritable bain de jouvence donc en cette douce période printanière présageant la moiteur de l'été, à savourer en n'importe quelle condition, mais de préférence allongé dans l'herbe en sirotant une citronnade glacée.




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