vendredi 22 mars 2013

#Interview // Big Dope P


Big Dope P, c'est l'une des ganaches préférées de la Besace. Patron du label Moveltraxx et dj/producteur de petites bombes groovy au swag infini quand il trouve le temps, il nous avait accordé une interview en novembre dernier, pour parler de son label et du contexte économique actuel de la musique.


Comment t'es venue l'envie de monter ton label, malgré l'état actuel du "marché" de la musique ?
Big Dope P : Artistiquement personne ne proposait ce que l'on voulait faire. Aujourd’hui encore on est les seuls a faire ce qu'on fait de la manière que l'on fait donc c'est avant tout pour proposer quelque chose qui n'existait pas et qui me tenait a coeur. Ensuite notre business plan n'est pas celui d'un label classique, là encore on a innové.

Actuellement qu'est-ce que tu entends par "label" ? Comment définirais-tu le tien ?
On sort des disques. A l'envie uniquement et ensuite on s'arrange pour les vendre, les développer, les licencier sur des projets (films, syncro etc.). A l'heure actuelle on sort les disques de qui on veut, on est fermés à personne. En 2013 signer des gars en exclusivité c'est honteux, donc voila a l'heure actuelle on est un label qui est d'abord derrière des disques, des EP, des projets etc... On va passer vers un nouveau mode où on va plus se concentrer vers quelques artistes et plus faire du développement de "carrière".

Pourquoi abandonner complètement le support physique pour les sorties, surtout les vinyles ? Réalité économique je suppose ?
En l’occurrence on vient juste de signer un deal avec des anglais et on va sortir massivement du vinyle des décembre (ndlr : 2012 bien sûr). Apres étant donné la variété de ce que l'on sort il faut bien comprendre que tout les projets ne se prêtent pas à presser du vinyle. Tous les genres que nous défendons ne se "consomment" pas de la même manière... Si tu sors un morceau de house avec la légende Todd Terry tu sais que tu vas vendre énormément de vinyles, si tu sors du footwork tu vas en vendre 3 en physique... C'est pour cela que ça marche au cas par cas. Mais du coup on arrive avec un super concept, là tu vas voir...



Sinon avoir un label est-il encore suffisamment viable économiquement ?
Quand on se bouge le cul oui et qu'on ne manque pas d'energie, d'imagination et d'audace.

Le téléchargement illégal est-il un réel problème pour toi/vous ?
Très honnêtement, non pas pour moi. Et quand on avance cet argument pour justifier le fait que ce qu'on fait ne marche pas c'est jamais bon...

De quel oeil vois-tu toutes les législations style Hadopi pour contrer le téléchargement illégal ? Une vraie solution ou un problème pas adapté ? J'ai ma petite idée sur la question mais sait-on jamais !
Toutes ces lois c'est de la poudre aux yeux, personne ne ressort vainqueur de ce genre de procédés. Ça bouge beaucoup pour pas grand chose...

La licence globale te parait être une solution ? Sinon que ferais-tu pour sauver l'industrie musicale et surtout la réussite économique de ton label ?
Encore une fausse solution à mon humble avis... Je pense qu'il faut arrêter de vouloir faire du social dans la musique. Tout le monde peut être protagoniste aujourd'hui c'est ça le vrai problème. Les fans ne veulent plus être que des fans. Un auditeur peut télécharger Fruity Loops gratos cracké, se payer un réseau de distrib bidon (Zimbalam, Tunecore) et n'importe quel connard peu avoir son EP/Album sur Itunes... C'est devenu une vaste blague. Si un "pro" n'est pas capable de rivaliser face a un amateur c'est que ce n'est pas un pro. L’accès au game est plus facile mais croquer est plus dur. Cela dit si on croit vraiment en ce que l'on fait et que l'on a pas peur de se retrousser les manches, tout le monde peu y arriver. Y'a réellement de la place pour tous, si on est originaux et imaginatifs et que l'on sait diversifier les sources de revenus.



La gestion d'un label semble difficile, comment trouves-tu le temps pour Big Dope P et tes divers projets musicaux ?
C'est vraiment chronophage, en ce qui me concerne j'ai vraiment mis Big Dope P de côté pour me mettre au service des releases que je défends. Je réalise des remixes pour les artistes que je sors mais je n'ai pas sorti d'EP depuis 2009, de single depuis 2010. A part une apparition sur une compile et un free DL récemment je n'ai pas été prolifique en terme de morceaux originaux. J'ai beaucoup travaillé en sous marins sur mes prochains projets en revanche afin d’être sur que cela soit très lourd.

Justement, quels sont tes projets personnels futurs et ceux de ton label ?
Continuer de sortir la musique qu'on aime. Faire avancer les choses. A court terme on a signé un deal de licence avec Sony, on va donc sortir une compilation qui fera office de "best of" du label de nos debuts jusqu'a maintenant. Un projet assez excitant. Et toujours plein de nouvelles sorties sans se soucier des genres ni des etiquettes.

Comment consommes-tu la musique ? Tu achètes en ligne, vinyle, cd, dématérialisé... ?
En terme de nouveautés, les sorties vinyles sont complètement a la ramasse, je ne pourrais pas faire 1/5 des sets que je fais si je devais jouer qu'avec du vinyle. Pour les nouveautés je suis un addict de Beatport, Juno et Itunes mais je reste un collectionneur de vinyles funk/soul/disco période 78/82 donc j'en achète énormément toujours mais pas de nouveautés ou très rarement.



Merci à Big Dope P pour sa patience, qui nous a montré récemment combien il aimait la Besace. On t'aime aussi mon doux !

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