Big Dope P

Dans un monde toujours plus faux, criant, où la frime, la fraude, le sexe et l'argent dominent tout, où des David Guetta, Katy Perry et autres Taio Cruz surplombent les charts, on se prend à rêver à un monde meilleur. Un monde où la musique indépendante serait reine tout en gardant sa simplicité légendaire, un monde d'amour, de LSD et d'eau fraîche, privé de bling bling, machos et billets verts.

Mais Big Dope P ne serait pas de ce monde là, puisque le lascar balance un son putassier au possible, déjà étiquetté de "Guetto House". Tout un programme. Un son survitaminé, groovy et ensoleillé, un son de soirée V.I.P dans un club californien où pétasses, champagne et poudre blanche coulent à flot. Inspiré du funk, de l'électro-house et du rap voire du ragga, son style si particulier fait mouche pour peu qu'on le prenne sans trop de sérieux. Car la musique de notre parisien est à la fois étouffante et légère dans son approche. Comme l'atteste sa manière si singulière de faire copuler des samples funk à des voix traficotées façon dessin animé avec des rythmes fous furieux. En général ça passe ou ça casse.

J'ai découvert le bonhomme l'année dernière avec son énorme Back to Da Old Future, tuerie furieuse réunissant ce qu'il sait faire de mieux. Après quelques EPs et une activité débordante au sein de son label, Moveltraxx, il a sorti aujourd'hui même une genre de compilation sur Soundcloud réunissant des mixes originaux, des remixes et en gros tout ce qui faut pour mieux cerner le personnage.

Même si on ne tient pas un miracle musical, l'énergie et la bonne humeur émanant de ses compositions loufoques et enflammées risquent de filer un sacré coup de boost à vos soirées ternes. Move your booty, bitch.

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